Histoire des vins Côte-rôtie

Du moyen âge à nos jours

Les premiers écrits techniques concernant Ampuis et la Côte-Rôtie datent du VIe siècle.

La réputation des vins ne fait que grandir durant le Moyen Âge et la Renaissance. Avant la Révolution, on note des envois de Côte-Rôtie vers les tables princières d'Angleterre, de Russie, de Prusse et bien sûr de France. Thomas Jefferson lui même, ambassadeur de France puis 3° président des États-Unis au début du XIXe siècle, a acheté du Côte-Rôtie.

Le vignoble atteint son apogée en 1890 : les moindres replis de coteaux sont cultivés, pourvu qu'ils soient exposés au soleil. Quelques parcelles obligent les vignerons à porter leur vendange sur près d'un kilomètre, par des sentiers de chèvres particulièrement pénibles.

À cette époque, les attaques de phylloxéra et autres maladies n'entament pas la volonté des vignerons. Mais alors qu'ils ont su maîtriser ces calamités, la grande guerre de 1914-1918 vient ruiner leurs efforts. En prenant plus de cent cinquante hommes, elle condamne une partie des coteaux à l'abandon. Cette épreuve n'est surmontée qu'à l'orée des années soixante. Dans les années 70, une nouvelle génération de vigneron porte le renouveau de la Côte-Rôtie.

Aujourd'hui, le vignoble a retrouvé sa taille d'origine. Il fait vivre plus d'une centaine de vignerons. Près 40 % de sa production est exportée et fait le bonheur des amateurs de vin du monde entier.

En savoir plus sur l’AOC Côte-Rôtie


  • Altitude du vignoble : entre 140 et 320 mètres, avec des pentes jusqu'à 60 %.
  • Surface en production : 300 ha environ répartis sur les communes d'Ampuis, Saint-Cyr-sur-le-Rhône, Tupin-et-Semons.
  • Rendement autorisé : 40 hl à l'hectare.
  • Rendement moyen annuel : 36 hl à l'hectare.
  • Production moyenne : 10 000 hl.
  • Nombre de bouteilles produites par an : environ 1,2 million.

Le contexte géologique régional

Le vignoble se situe en bordure orientale du massif central. Ce massif a été formé pendant l'orogenèse hercynienne, il y a 300 à 350 millions d'années environ. Les principales roches sont des formations cristallines, c'est à dire des roches magmatiques-plutoniques (granites) et des roches métamorphiques (schistes, gneiss, migmatites). Postérieurement à la formation du massif central et en même temps que se formaient les Alpes plus à l'Est (c'est à dire pendant l'ère tertiaire), la vallée du Rhône s'est constituée par l'effondrement le long de grandes failles normales d'orientation Nord-Sud.

A la fin de l'ère tertiaire et au début de l'ère quaternaire, l'érosion des Alpes a conduit à l'accumulation de galets, principalement des quartzites, qui après cimentation et consolidation constitueront l'épaisse formation de Bonnevaux-L'Amballan dont on retrouve des lambeaux sur le haut des coteaux de Côte-Rôtie. Les dépôts les plus récents sont d'âge quaternaire. Ce sont d'une part des formations éoliennes (loess et limons) et d'autre part des formations fluviatiles en terrasses situées sur les coteaux, à quelques dizaines de mètres au dessus du niveau actuel du Rhône.

Schématiquement, la quasi-totalité des vignes de l'AOC Côte-Rôtie est plantée sur des roches métamorphiques :

  • Micaschistes sur les secteurs Saint-Cyr-sur-le-Rhône, Nord et centre d'Ampuis.
  • Leucogneiss sur les secteurs Sud d'Ampuis et Nord et centre de Tupin.
  • Migmatites sombres sur les secteurs Sud de Tupin.

De parts et d'autres du vignoble mais sur des surfaces moins importantes, nous pouvons retrouver :

  • Des loess.
  • Des gneiss oeillés.
  • Des formations de Bonnevaux-L'Amballan.
  • Des granites à muscovite.
  • Des alluvions anciennes du Rhône.